De plus en plus d’entreprises en France décident de renforcer leurs équipes grâce à l’alternance. Tous les secteurs d’activité sont concernés par les offres d’alternants.

Recruter un alternant a plusieurs avantages : faire face aux turn-over récurrents, remplacer un salarié ou encore gérer l’accroissement de son activité à moindre coût. Mais comment bien recruter un alternant ?

L’alternant étant en formation, son salaire est moindre. Il va apprendre son futur métier en suivant les conseils d’un tuteur, salarié de l’entreprise et connaissant les objectifs de celle-ci.


Définir les besoins de l’entreprise avant de recruter

Avant de recruter un alternant, il est indispensable de connaître les besoins exacts de l’entreprise et définir le profil du poste qui sera proposé.

Pour les accompagner dans la définition du poste, les entreprises peuvent s’appuyer sur différents acteurs conseils de l’alternance :

  • Les chambres consulaires (chambre de métiers, de commerce et d’agriculture)
  • Les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agrées) devenues OPérations de COmpétences (OPCO) depuis le 01/04/19
  • Les CFA (Centre de Formation d’Apprentis) ou organismes de formations agréés

Les entreprises doivent donner la description du poste comme s’en suit :

  • Intitulé
  • Niveau de qualification demandé
  • Lieu de travail
  • Description des activités en charge pour l’alternant
  • Compétences nécessaires
  • Conditions de rémunération
  • Coordonnées pour envoyer les candidatures

Le détail de l’annonce correspondant au poste permettra aux entreprises d’apporter des réponses aux questions posées par l’alternant lors de l’entretien d’embauche.


Choisir le bon contrat d’alternance

Deux types de contrat d’alternance sont possibles : en apprentissage ou de professionnalisation.

Ils répondent aux besoins spécifiques de formation professionnelle et ne sont pas adressés aux mêmes publics (malgré les récentes réformes qui tendent à les rapprocher).

Pour l’employeur, il lui faut donc définir lequel de ces deux contrats est adapté à ses besoins de recrutement et de formation pour un salarié avant de l’embaucher. En effet les obligations selon les entreprises sont différentes.

Le contrat d’apprentissage a une vocation diplômante, ouvert aux alternants âgées de 16 à 30 ans (29 ans révolus) suite à la loi « Avenir professionnel ». Des dérogations sont possibles pour les mineurs de 15 ans, travailleurs handicapés sans limite d’âge et pour les candidats qui créent ou reprennent une entreprise assujettie à l’obtention d’un diplôme ou d’un titre.

Le contrat de professionnalisation a une vocation qualifiante et se tourne en priorité vers les jeunes de 16 à 25 ans pour compléter leur formation initiale grâce à une qualification professionnelle. Ce contrat est sans limite d’âge pour les demandeurs d’emploi de 26 ans et plus inscrits à Pôle Emploi, aux travailleurs handicapés et aux bénéficiaires des minimas sociaux.


A la recherche du profil idéal

Avec internet, les entreprises ont plus de facilités à trouver les candidatures pour les alternances. Pour attirer le plus de candidats possibles, l’annonce doit se faire séduisante ; avec la description des avantages du poste proposé (ex : rémunération , variation des activités, …)

Vous avez différentes possibilités pour diffuser l’annonce :

  • Sur un site d’emploi
  • Dans les organismes de formation
  • Sur les réseaux sociaux
  • Dans un journal local

Après avoir retenu les profils intéressants, il est maintenant temps de passer au recrutement et aux entretiens d’embauche. Grâce à ce dernier, vous pourrez juger le candidat en terme d’aisance orale et sur son comportement.

Lors de celui-ci, prenez compte de :

  • La motivation du candidat
  • Son projet professionnel
  • Son expérience
  • Sa qualification
  • Sa faculté d’adaptation
  • Son comportement (dynamisme, aisance orale, …)

Préparer la mise en place de l’alternance

Ca y est, vous avez recruté le candidat idéal. Il est maintenant temps de procéder aux démarches administratives afin de formaliser et de valider son embauche.

L’entreprise fait une déclaration d’embauche définissant les qualifications du tuteur, les équipements de travail et l’organisation de l’alternance. Elle doit ensuite rédiger le contrat d’alternance en se basant sur les formulaires CERFA FA13 pour un contrat d’apprentissage ou CERFA 12434 pour un contrat de professionnalisation.

Depuis le 1er janvier 2020, il est obligatoire pour l’employeur de transmettre le contrat à son OPCO au plus tard dans les 5 jours (ouvrables) suivant le début de son exécution. L’OPCO va l’enregistrer auprès du ministère concerné.  


Bien choisir et former le tuteur

L’entreprise désigne le futur encadrant de l’alternant pendant toute la durée de son contrat. Pour un contrat d’apprentissage il est nommé « Maître d’apprentissage » et pour un contrat de professionnalisation « tuteur ».

La désignation d’un maître d’apprentissage est obligatoire alors que celle d’un tuteur est seulement recommandée par des accords de branches professionnelles.

Les conditions pour devenir maître d’apprentissage :

  • Être titulaire d’un diplôme ou titre du même domaine, et d’un niveau au moins équivalent au diplôme visé par l’alternant
  • Justifier d’un an minimum d’exercice dans l’activité concernée
  • Justifier de 2ans d’exercice dans un poste lié à la formation de l’apprenti

Si un tuteur est désigné pour un contrat de professionnalisation, il doit justifier de 2 ans d’expérience dans le domaine du diplôme ou titre préparé par l’apprenti. Il peut suivre une formation prise en charge pour améliorer son accompagnement et la transmission de ses savoir-faire.

Cependant plusieurs salariés peuvent être maître d’apprentissage à condition d’avoir désigné un référent se chargeant de la liaison avec le CFA.


Pourquoi se former à un métier en alternance ?

Pour les entreprises ou pour les candidats, l’alternance est avantageuse. Les entreprises peuvent former un salarié contre une rémunération moins élevée et bénéficient d’aides au recrutement. Les candidats peuvent prétendre à un titre ou une qualification reconnue contre rémunération et auront plus de chance d’être embauché à la fin de leur formation.


Quels métiers en alternance ? Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation

Il existe deux types de contrats : de professionnalisation ou d’apprentissage

Contrat d’apprentissage

La plupart du temps, le contrat d’apprentissage est destiné à un public de moins de 30 ans (révolus) et sa durée varie de 1 à 3 ans selon la formation ou le diplôme préparé.

Toutes les entreprises peuvent mettre en place un contrat d’apprentissage. L’alternant devra être formé par un « maître d’apprentissage » avec une expérience dans le corps de métier. La durée minimum de la formation est de 400h par an.

A la fin de la formation, l’apprenti prétend à un diplôme reconnu par l’Etat.

La rémunération de l’apprenti augmente selon son âge et la durée du contrat :

  • Entre 16 et 17 ans : en 1ère année 27% du SMIC, 2ème année 39%, 3ème année 55%
  • Entre 18 et 20 ans : en 1ère année 43% du SMIC, 2ème année 51%, 3ème année 67%
  • Entre 21 et 25 ans : 1ère année 53% du SMIC, 2ème année 61%, 3ème année 78%
  • Plus de 26 ans : 1ère, 2ème et 3ème année 100% du SMIC

Le contrat d’apprentissage a pour but de préparer un diplôme ou un titre répertorié au Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP).

Contrat de professionnalisation

Ce contrat est destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi de plus de 26ans (sans limite d’âge). Sa durée varie de 6 à 24 mois.

Il permet de favoriser l’insertion ou la réinsertion de l’alternant dans le milieu professionnel.

A la fin de la formation l’apprenti bénéficie d’un diplôme, d’un titre professionnel homologué ou d’une qualification (enregistrée dans Répertoire National des Qualifications Professionnelles).

La rémunération de l’alternant augmente selon son âge et son niveau au début de la formation :

  • Moins de 21 ans : 55% du SMIC pour un niveau inférieur au bac ou niveau IV et 65% pour un diplôme égal ou supérieur au bac
  • Entre 21 et 25 ans : 70% du SMIC pour un niveau inférieur au bac ou niveau IV et 80% pour un diplôme égal ou supérieur au bac
  • Plus de 26 ans : 100% du SMIC ou 100% de la rémunération minimale conventionnelle s’il y a.